Le rôle des éléphants dans le bouddhisme
Les éléphants jouent un rôle important tant dans les origines que dans la pratique moderne de la foi bouddhiste, qui fait partie intégrante de la culture thaïlandaise.
Réputés pour leur sagesse, leur intelligence et leur patience, les éléphants sont depuis longtemps associés au Bouddha illuminé, dont les enseignements (dhamma) ont fondé le bouddhisme. Les écritures décrivent Bouddha comme l’incarnation même de l’éléphant : calme, posé et alerte. Comme un éléphant, on dit qu’il se retourne pour voir derrière lui au lieu de regarder par-dessus son épaule. On dit qu’avant de se réincarner sous forme humaine, Bouddha a vécu plusieurs fois sous la forme d’un éléphant, ce qui signifie que les éléphants sont trop sacrés pour être mangés par les bouddhistes.
Les éléphants représentent souvent Bouddha dans les textes bouddhistes. Beaucoup croient que Bouddha se réincarne à partir d’éléphants blancs descendus du ciel. Aujourd’hui encore, les éléphants blancs sont associés à la piété et à la royauté, et sont vénérés en raison de leur rareté. La reine Maya, qui régnait sur le nord de l’Inde (aujourd’hui le Népal) il y a plus de 2 500 ans, aurait rêvé d’un éléphant blanc qui disparaissait dans son flanc. La reine pensait que cet être supérieur avait permis sa grossesse et que son fils serait un dirigeant puissant. Elle donna ensuite naissance au prince bouddhiste Siddhartha.

Le bodhisattva Samantabhadra sur un éléphant
Le Sutra du Lotus, une écriture sacrée du bouddhisme, décrit l’éléphant comme « méditant » et « tout à fait calme ». Il associe les valeurs bouddhistes aux attributs physiques de l’éléphant, affirmant que « le Dhamma est dans son ventre », que les défenses représentent « l’équanimité », que la grosse tête représente « la considération attentive » et que la queue représente « la solitude ». Les bouddhistes croient que le monde physique est généré par l’énergie intérieure, ou l’activité karmique, des êtres sensibles. En tant que gardiens de Bouddha et de la Terre, la force physique des éléphants est censée indiquer la force mentale et la responsabilité. En raison de la sagesse des éléphants, de nombreux bouddhistes pensent que les symboles de l’éléphant peuvent évoquer la « luminosité », un état d’esprit clair que l’on atteint par la méditation. Cela peut expliquer leur importance dans l’architecture asiatique.
On attribue aux éléphants le mérite d’avoir aidé Bouddha à atteindre l’illumination (la compréhension de la signification du monde physique). Cette compréhension constitue l’activité karmique, dont beaucoup pensent qu’elle génère le monde physique afin de guider les adeptes. Le Bouddha a également utilisé des éléphants dans des paraboles pour enseigner sa philosophie (voir notre prochain article sur les éléphants et l’enseignement religieux). Il a choisi le mode de vie des éléphants pour y aspirer : les éléphants, les femelles en particulier, sont fidèles à leur chef (matriarche) et à leur famille ; ils ne recourent à l’agression physique qu’en cas de besoin pour se défendre ; ils sont généralement calmes et patients. Cela ressemble à l’état méditatif que les bouddhistes espèrent incarner pour un apprentissage passif et réfléchi. Les personnes qui se consacrent à la recherche de l’illumination, ou « bodhisattvas », sont souvent représentées à califourchon sur un éléphant, ce qui suggère que la connaissance apporte le pouvoir.
🛕 En comprenant le lien entre l’éléphant et Bouddha, retournons à la magie de Ganesha et découvrons cinq faits surprenants à son sujet.

Le Bouddha a évoqué la tendance des éléphants mâles à rechercher la solitude dans la forêt. C’est dans une forêt que le Bouddha aurait trouvé l’illumination. Le Bouddha a dit « il n’y a pas de compagnie avec un fou ; qu’un homme marche seul, qu’il ne commette pas de mal, avec peu de souhaits, comme un éléphant dans la forêt ». Les moines et les nonnes bouddhistes pratiquent toujours dans des régions aussi reculées, observant les éléphants et la forêt pour y trouver des conseils spirituels. Cette idée est illustrée dans la parabole du sage tusker, dans laquelle un éléphant est contrarié par le fait que d’autres éléphants détruisent négligemment la forêt et envahissent son espace. Il part dans un endroit isolé et trouve Bouddha, qui avait quitté sa communauté pour méditer. La solitude leur a permis d’entrer en contact et de se comprendre. Le Bouddha a dit « ceci unit l’esprit à l’esprit… le sage éclairé et l’éléphant… sont d’accord, ils aiment tous les deux la solitude de la forêt ».
Les éléphants et la jungle thaïlandaise constituent sans aucun doute un lieu paisible et inspirant, quelles que soient les convictions de chacun.